CARNET DE VOYAGE – LOUIS-BARTHÉLÉMY
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LA VRAIE HISTOIRE DU DERNIER PRINCE MALOUIN DU BALOUTCHISTAN
« Attention ! » me disait mon père dès que je me montrais trop brutale en jouant avec l’énorme et mystérieuse louche en teck dont le manche était orné de personnage de 10 cm de haut : un couple de chevaux, un coffre mystérieux et un homme assis sur un trône. « Misérable enfant ! Ignores-tu que cet objet a appartenu à notre ancêtre Louis-Barthélémy, le Prince du Bélouchistan ? » rajoutait-il avec bonhomie.
Ne parvenant pas à retenir ce nom imprononçable, je n’osais pas demander où était ce royaume et comment étaient les gens.
Je m’étais donc construit dans mes rêves un pays idyllique dont l’atmosphère qui en émanait, se situait entre le royaume de Siam du film « Anna et le Roi » et les déserts de dune que traversait Lawrence d’Arabie chevauchant de magnifiques chameaux.
Je réclamais périodiquement d’aller en visiter au zoo pour nourrir mon imagination.
Gais et hauts en couleur, les gens étaient vêtus de mille feux, de couleurs et d’or qui scintillait au soleil. À chaque goûter costumé, je me débrouillais pour revêtir juste rouge, ceinture brillante et corset brodé de sequins brillants.
Il m’avait fallu tomber sur sa description dans un manuel de géographie du début du XXe siècle, pour enfin m’intéresser au vrai royaume de mon trisaïeul.
« Un pays qui présente beaucoup d’espaces non explorés, non pas qu’ils soient inaccessibles pour les voyageurs curieux, mais parce que cette contrée faite de la monotonie des pays de sables, d’argiles salins et de rochers, est habitée par des populations indomptables et farouches. »
Bien, il me fallait revoir mes images mentales… D’autant plus que l’on commençait à parler Talibans et Burkas.
J’avais beau me dire que ce royaume, bien que sauvage, avait engendré un Massoud aux magnifiques yeux, que le talent des couturières afghanes pour réaliser à la main ces milliers de petits plis de leur burka d’un bleu reposant, je commençais à penser qu’il n’était peut-être pas opportun d’aller réclamer la souveraineté de mon royaume situé en Afghanistan, Pakistan et Iran.
Abandonnant cette mission de reconquête et devenue adulte, j’entrepris de tente de répondre à la question : d’où vient ce titre de « prince de Bélouchistan » conférer au XIXe siècle à Louis-Barthélémy Morin, malouin, Capitaine au long cours, mon trisaïeul ?
Je l’imaginais grand, mince, les yeux bleus et les cheveux châtains, vêtu de son uniforme de marin scrutant la mer sur les remparts de Saint-Malo. Il était brillant et séduisant, il était amoureux de sa femme Rose qui l’attendait au port à chacune de ses campagnes de mer.
Je relus donc ses propres notes, celles de son propre fils et celle de mon propre père, son petit-fils pour faire ma propre opinion.
La réalité dépassa très vite mes espérances en découvrant qu’en plus de tout il était Prince Royal de Birmanie, Amiral de la flotte de ce pays ne possédant pas de déboucher sur la mer, qu’il commanda le bateau personnel d’Ismaïl Pascha, Khédive d’Égypte et qu’il coulait en mer de Chine après avoir essuyé les deux plus gros typhons que la terre ait connu.
« Attention ! » me disait mon père dès que je me montrais trop brutale en jouant avec l’énorme et mystérieuse louche en teck dont le manche était orné de personnage de 10 cm de haut : un couple de chevaux, un coffre mystérieux et un homme assis sur un trône. « Misérable enfant ! Ignores-tu que cet objet a appartenu à notre ancêtre Louis-Barthélémy, le Prince du Bélouchistan ? » rajoutait-il avec bonhomie.
Ne parvenant pas à retenir ce nom imprononçable, je n’osais pas demander où était ce royaume et comment étaient les gens.
Je m’étais donc construit dans mes rêves un pays idyllique dont l’atmosphère qui en émanait, se situait entre le royaume de Siam du film « Anna et le Roi » et les déserts de dune que traversait Lawrence d’Arabie chevauchant de magnifiques chameaux.
Je réclamais périodiquement d’aller en visiter au zoo pour nourrir mon imagination.
Gais et hauts en couleur, les gens étaient vêtus de mille feux, de couleurs et d’or qui scintillait au soleil. À chaque goûter costumé, je me débrouillais pour revêtir juste rouge, ceinture brillante et corset brodé de sequins brillants.
Il m’avait fallu tomber sur sa description dans un manuel de géographie du début du XXe siècle, pour enfin m’intéresser au vrai royaume de mon trisaïeul.
« Un pays qui présente beaucoup d’espaces non explorés, non pas qu’ils soient inaccessibles pour les voyageurs curieux, mais parce que cette contrée faite de la monotonie des pays de sables, d’argiles salins et de rochers, est habitée par des populations indomptables et farouches. »
Bien, il me fallait revoir mes images mentales… D’autant plus que l’on commençait à parler Talibans et Burkas.
J’avais beau me dire que ce royaume, bien que sauvage, avait engendré un Massoud aux magnifiques yeux, que le talent des couturières afghanes pour réaliser à la main ces milliers de petits plis de leur burka d’un bleu reposant, je commençais à penser qu’il n’était peut-être pas opportun d’aller réclamer la souveraineté de mon royaume situé en Afghanistan, Pakistan et Iran.
Abandonnant cette mission de reconquête et devenue adulte, j’entrepris de tente de répondre à la question : d’où vient ce titre de « prince de Bélouchistan » conférer au XIXe siècle à Louis-Barthélémy Morin, malouin, Capitaine au long cours, mon trisaïeul ?
Je l’imaginais grand, mince, les yeux bleus et les cheveux châtains, vêtu de son uniforme de marin scrutant la mer sur les remparts de Saint-Malo. Il était brillant et séduisant, il était amoureux de sa femme Rose qui l’attendait au port à chacune de ses campagnes de mer.
Je relus donc ses propres notes, celles de son propre fils et celle de mon propre père, son petit-fils pour faire ma propre opinion.
La réalité dépassa très vite mes espérances en découvrant qu’en plus de tout il était Prince Royal de Birmanie, Amiral de la flotte de ce pays ne possédant pas de déboucher sur la mer, qu’il commanda le bateau personnel d’Ismaïl Pascha, Khédive d’Égypte et qu’il coulait en mer de Chine après avoir essuyé les deux plus gros typhons que la terre ait connu.